CLAUDE NOUS PARLE DU VENTOUX !
Voici donc le petit résumé de notre escapade dans le lubéron, au pied du mont ventoux.
Tout d'abord la présentation "théorique" de cette épreuve mythique de trial en anciennes qui a vu le jour en 1999 (l'édition de cette année fêtait donc le 20e anniversaire), avec une organisation particulière (extrait du règlement) :
Une moto est considérée comme ancienne si elle possède des doubles amortisseurs, un refroidissement à air et des freins à tambours avant et arrière (Une moto transformée en « moto ancienne » ne sera pas acceptée, exemple, adjonction de 2 amortisseurs à une moto mono-amortisseur etc…).
Les motos doivent conserver, autant faire ce peut, leur conception d’origine et leur apparence historique pour que le pilote puisse figurer au classement : seules des modifications qui auraient pu être effectuées à l’époque de la production sont acceptables
Les concurrents choisiront sur leur bulletin d’engagement entre 4 tracés : Le Rouge : Inter - Le Bleu : National – Le vert : Régional - Le Jaune : Promotion
Le pointage est celui en vigueur dans les années 1980 à savoir : Aucun pied 0 point - 1 pied ou un appui extérieur 1 point - 2 pieds 2 points - 3 pieds et plus 3 points - Échec 5 points Un échec = arrêt de progression, calage avec un pied au sol, chute, erreur dans le tracé de la zone, emprunter une porte d’une autre couleur, sortie des délimitations de la zone, refus, si le guidon touche le sol, si les 2 pieds du pilote sont du même coté de la moto ou derrière l'axe de roue arrière, déplacement intentionnel de la roue arrière même dans le mouvement. Les déplacements latéraux intentionnels avant qui ne sont pas dans le mouvement sont pénalisés, ils seront sanctionnés par un « 1 » par déplacement. Cette épreuve comptera uniquement un classement par équipes de 3 pilotes concourant sur le même tracé. La constitution de ces équipes est laissée au libre choix des pilotes. Si un pilote a plus de dix refus de zone, il se verra appliquer la pénalité forfaitaire.
Toutefois, pour le classement par équipe, un coefficient sera appliqué aux pénalisations encourues par les concurrents suivant le type et l’année de fabrication de la machine, ces coefficients sont les suivants : 0,5 : Machine fabriquée avant 1965 1 : Machine fabriquée avant 1980 1,5 : Machine fabriquée après 1980 et avant 1985
En second chapitre, présentation "pratique" de notre prestation :
- dossard 451 = Jean Louis, notre hébergeur, qui avait préparé 2 motos, dont une HONDA TL 125 de 1979 (quittée en 145cc) sa monture.
- dossard 452 = Claude qui roulait sur sa MONTESA COTA 200 de 1981.
- dossard 453 = Gérard qui chevauchait une YAMAHA 125 de 1979 (kittée en 185cc), préparée par J.Louis.
Prudemment, ne connaissant rien de cette épreuve, nous nous étions inscrits en jaune/promotion.
Vendredi, nous sommes passés au contrôle technique, et avons laisssés à la suite nos motos dans la parc fermé et sécurisé.
Notre parcours se décomposait en 3 boucles, identiques pour les 2 jours, totalisant 50kms :
- boucle jaune / zones 7 à 12
- boucle bleue / zones 13 à 18
- boucle rouge / zones 1 à 6
Cette distribution ne nous a malheureusement pas permis de voir évoluer les "vedettes" de la catégorie reine, qui eux évoluaient en commençant par la boucle rouge ou bleue, couleur de leurs dossards.
Nous nous sommes très vite confrontés à une particularité de cette épreuve, avec un interzone très long, distribuant les zones majoritairement une par une, sauf 2 fois 2 zones groupées, et alors des roulages escarpés, des remontées de chemins pavés de gros cailloux, éprouvantes et longues, longues, longues !
Bien souvent, la zone nous paraissait du coup facile en comparaison du chemin emprunté pour y arriver.
Autre particularité, avec des zones assez faciles, des parcours larges et roulants, mais très longues également...cachant aussi quelques petits pièges qui engendreront quelques pieds d'assurance.
Notre première journée, débutée dans la fraîcheur d'un rare ciel nuageux du Lubéron, fut entachée d'une crevaison arrière de la Yamaha en milieu de seconde boucle, qui nous obligea (esprit d'équipe) à ralier le paddok pour réparer...une fuite de rustine !
Ce petit incident nous fit perdre plus d'une heure, et le retour final au park s'effectua talonnés par les fermeurs.
L'application du coefficient 1.5 sur ma Montesa de 1981 m'obligea à assurer un maximum, vis à vis de mes coéquipiers qui évoluaient eux sur le coefficiant 1.
Le parcours de la seconde journée s'effectuait dans le même ordre de boucles que la veille, et donc moins d'appréhension dans les zones à peine modifiées par les passages du premier tour.
Confiance théorique donc, pour démarrer, mais physique un peu courbaturé et assez bas pour J.Louis qui traînait un mollet douloureux de la veille, et qui lui fit passser une mauvaise nuit. De plus, sa moto ratatouilla un bon moment sur plusieurs zones, avant un changement de bougie salvateur.
Le roulage en interzone très physique de la veille, avait quelques peu malmené les carcasses percheronnes...
La dernière boucle faillit se terminer en catastrophe pour Gérard, qui lors d'une descente scabreuse au ralenti, se fit percuter par un "petit con...curent" (par la taille et aussi nous le découvrirons par l'esprit), impatient de suivre son collègue déjà passé...
Ce "petit bonhomme" (dossard jaune n°470) non seulement ne manifesta aucune escuse lorsque nous l'avons retrouvé à la zone suivante, mais de plus éructa que c'était Gérard qui l'avait fait chuté, et par sa faute tordu son guidon, sa fourche, etc...
De fait, il n'y avait pas que le matériel qui était tordu...(confirmé par les dires de son collègue qui le classa comme irrécupérable ! )
Le code montagnard stipule que c'est le skieur aval qui est prioritaire, le skieur amont quand à lui doit maîtriser ses skis (ou sa monture donc, par analogie)
Gérard réussi à terminer malgré tout, mais avec une épaule traumatisée, suite à la roulade spectaculaire provoquée par ce p......de trialiste irrespectueux.
Bon, je m'énerve, mais au final, le bilan est largement positif pour nous trois, et riche de cette primo-expérience, que nous sommes déjà prêts à renouveler, avec quelques mises au point du matériel, et un entraînement initial plus intensif pour, pourquoi pas, espérer viser un podium...
De l'avis des 3 protagonistes percherons, ce week-end restera mémorable, et pour confirmer nos ressentiments, je vous invite à lire le très bel article élogieux de Jean Louis...BERNADELLI paru sur auto moto news info (via trial-classic.com) .